Voie « baston la baffe » au Scheideggwetterhorn

Enfin !!! Voilà le créneau tant attendu pour le Scheideggwetterhorn. Depuis l’article paru dans un magazine au printemps dernier sur la voie « Baston la baffe », ce projet nous fascinait par sa complexité technique et logistique.

Nous voilà partis pour l’Oberland malgré le manque d’information sur les conditions de la face. Après une nuit confortable dans un gite, nous avons pris le bus en direction de la Grosse Scheidegg. De là une petite sente nous mena au pied de la face en quarante minutes.

Ici nos doutes se sont accentués au vue de la température (à peine supérieur à zéro) et des nombreux nuages.

Dans l’espoir d’une amélioration future nous décidons de partir pour les douze premières longueurs menant au superbe bivouac. L’escalade commence par un socle facile de quatre longueurs (5) venant buter sur le premier ressaut technique de la paroi (trois longueurs soutenues dans le 7A).

Enfin quelques longueurs moins difficiles nous permettent de rejoindre la vire de bivouac.

Au lever la température avoisinant toujours avec les zéro degrés, nous annonce une journée « Baston » de 22 longueurs soutenues. Nous décidons d’être plus efficace et plus rapide pour sortir cette voie délicate.

En vue des conditions le leader ne pouvait pas grimper dans un libre parfait. Cependant le second pouvait plus facilement se « lâcher » et ainsi enchainer les longueurs (la fissure Baston en 7B et Gypaète Barbu en 7C), malgré les mains et les pieds insensibles.

Nous débarquons tant bien que mal au pied du bastion final par quelques longueurs délicates de 6 en rocher délité.

Nous sommes déjà fatigués et il nous reste l’équivalent d’une voie à Presles à parcourir…

Une première longueur en 6C sur des blocs instables nous amène à la fissure « Splatsch », un 7A+ à protéger pas des plus évidents. Suit une longueur en 7b+ avec un libre des plus efficace ! Enfin deux longueurs (6C et 6B+) nous permettent d’atteindre le sommet, après les 34 longueurs de cette voie. Nous avons avec satisfaction signé le livre de passage et pu ainsi constater que nous venions de réaliser la première répétition.

Nous retrouvons notre chaleureux bivouac à la tombée de la nuit et mangeons goulument une somptueuse paëlla avant de nous écrouler dans nos duvets.

Seb et Dim