Alpinisme hivernal à la journée

D’abord avec Damien TOMASI aux Pélerins, avec la goulotte Rébuffat – Terray.

Cette voie de 550m est une superbe ligne de mixte, avec de beaux passages en glace et quelques raides ressauts en rocher. Après une approche à skis depuis le Plan de l’Aiguille, nous passons la rimaye vers 10H. Damien poursuit par une pente en neige d’une centaine de mètres barrés par un petit mur mixte très agréable à grimper. Une seconde pente nous amène au pied de la ligne de dièdres et cheminées glacés. Nous sortirons au col des Pélerins sous une jolie corniche en quatre grandes longueurs de 70 m, toutes aussi jolies les unes que les autres. Après une descente en rappel express, puis à skis, nous avons la chance de prendre la benne de 16 h, évitants ainsi la descente en ski d’approche jusqu’à Chamonix, délicate avec le mauvais enneigement de cette année.

Le lendemain, avec Pierre Labre, nous prenons la benne des Grands Montets. Nous voulons grimper une nouvelle voie de mixte/dry, ouverte par Jeff Mercier.

Nous y accédons en deux rappels en amont de la cascade de Nuit Blanche. La ligne est évidente : une ligne de fissures de haut en bas, barrées par quelques surplombs. L’escalade y est exigeante, pas un spit, pas un piton. Nous grimperons 3 longueurs de 40 m. La première, est une succession de passages faciles entrecoupés de raides fissures difficiles. La seconde est très raide au départ, avec des ancrages à chercher. Enfin la dernière nous surprend dans ses cinq derniers mètres avec un surplomb les pieds à plats sur une dalle. Ce secteur gagne vraiment à être connu, car il offre une escalade riche et très enrichissante dans un terrain très sauvage, qui se fait rare chez nous : Mottes gelées et aucun équipement en place…

Enfin, réunissant mes deux derniers compagnons de cordée. Nous avons grimpé la Ginat aux Droites. Avec la trace visible à l’œil nu depuis le glacier d’Argentière, nous optons pour un départ à la première benne skis aux pieds. Nous les porterons dans la voie pour redescendre le soir même à Chamonix. Nous passons la rimaye, très aérienne cette année à 10 h. Pierre en tête remonte la première pente, nous sommes au pied du premier ressaut : la variante Messner. Celle-ci étant en super condition, nous poursuivons à corde tendue jusqu’au pied des goulottes. Je passe en tête, avec le passage de nombreuses cordées depuis bientôt deux semaines de beau temps, nous encore à corde tendue. Nous arrivons dans la pente sommitale dans une ambiance froide, avec le vent du Nord qui nous cueille. Heureusement nous ne tardons pas à passer la brèche par un premier rappel en face Sud, cinq heures après avoir passé la rimaye. Les rappels s’enchainent jusqu’à ce que l’on puisse chausser nos skis. Un dernier effort pour remonter au train du Montenvers et redescendre à pied à Chamonix et à 19H nous pouvons quitter nos chaussures trempées pour nous rassasier avec un gros repas…

Sébastien RATEL