Amérique du Sud : Mixte au Chili

Présentation

En terme d’alpinisme, lorsque l’on évoque l’Amérique du Sud on pense aussitôt aux Andes et à la Patagonie.

Le Hielo Continental est le plus grand glacier du monde, plusieurs sommets émergent de cette calotte glaciaire, certains sont vierges, mais la majorité a très peu été gravie. Les conditions climatiques dans cette région sont particulièrement rudes, et les accès sont difficiles. Pour la partie ouest, il faut prendre pied sur le glacier depuis la mer, ce qui est souvent délicat.

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Projet

Tenter l’escalade du San Lorenzo situé en Patagonie, ce sommet simple d’accès, présente une face vierge avec des itinéraires mixtes d’envergure.

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TOPOS San Lorenzo

16 décembre 2005

1 : Tentative dans le couloir nord, 2 : Goulotte

Versant nord du San Lorenzo :
– 1 : Tentative dans le couloir nord
– 2 : Goulotte « Crin Blanc » au Hombro Norte
– 3 : Voie argentine
– 4 : Voie normale

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L’escalade mixte

Le terrain mixte est le terrain du montagnard par excellence, mélange de rocher, de glace et de neige, obligeant l’alpiniste à s’adapter rapidement. Celui-ci grimpe avec piolets et crampons. Même dans les parties rocheuses, il garde ses outils pour éviter de perdre du temps. La cordée s’assure en plaçant au cours de la progression, des points d’assurance de type pitons, friends, coinceurs.
Dans ce type de terrain, suivant le niveau de difficulté, il peut y avoir de grandes différences de rapidité entre les grimpeurs.

Règles :
Utilisation du style alpin ou semi-alpin.

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Carnet de bord

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Belle Expé au San Lorenzo

15 novembre 2005

Aujourd’hui 15 novembre nous sommes sur le retour, les tentes sont pliées, les sacs sont faits et le camp de base est de nouveau au calme à déjà 2 heures de marche. Nous rentrons sur Cochrane demain puis Coyhaique … Santiago … et la France. Nous laissons derrière nous une belle montagne, de belles ascensions et de bons moments.

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Pour résumer ces 5 semaines d’expédition:
– 3 créneaux de beau temps
– Une tentative dans le grand couloir nord du San Lorenzo
– Une belle goulotte à la face nord du Hombro Norte (800m -M4/M5- 90°) « Crin Blanc » qui se termine sur l’arête à 3000m.
– Toute l’équipe au sommet avec une mention spéciale pour nos deux amis chiliens de l’Ecole de montagne, Felipe et Gerardo.
– L’ascension la plus rapide du San Lorenzo depuis le camp de base Agostini, 20h aller retour en passant par la voie Argentine.
– Premier vol en parapente depuis le sommet du San Lorenzo.

Merci à tous d’avoir suivi nos pérégrinations. Le deuxième volet de notre tour du monde des continents s’achève. Nous vous donnons rendez-vous en mai 2006 en Alaska pour le troisième volet.

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Sommet … Sommet Express … et Vol en parapente

13 novembre 2005

Bonjour à tous,

Encore une fois l’acte III commence par de bonnes nouvelles du douzième homme de l’équipe:
– Allô, Yann? (Météo France)
– Salut les gars vous avez 2 jours et demi de beau temps et surtout pas de vent ! Alors bon vent !

A peine le temps de remercier Yann que les sacs de « l’équipe parapente » sont bouclés. Thomas, Guillaume et François partent le 11 novembre au matin pour la voie normale avec l’idée du vol du sommet pour François (une première). L’autre équipe, « San Lorenzo express », se repose encore un peu pour avaler le sommet en moins de 24 heures: top départ à 20 h ce même jour. Les « parapentistes » dorment déjà au camp 2 …

En 4 heures Manu et Didier sont à la rimaye du Hombro Norte, l’express de la nuit remontera la face Nord à droite du sommet par un fin couloir suivi de deux longueurs de mixte. 2 heure du matin, la lune commence à rougir à l’approche de l’horizon, l’express fait un arrêt sur l’épaule du Hombro Norte, il n’a pas de retard, les passagers en profitent pour admirer le paysage … l’arête sommitale s’étire, monte et descend, jusqu’au sommet encore loin sous la croix du sud. Roulé dans son parapente, entre Thomas et Guillaume, François dort au camp 2 …

L’express repart… A 4 heure alors qu’il passe au Hombro Norte, il est visible du camp 2 qui se réveille. Appels de lampes et tout le monde monte vers le sommet, l’express possède 2 heures d’avance sur le parapente…

A 8 heure, Manu et Didier sont au sommet du San Lorenzo, accueillis par le soleil, avec au sud le Fitz Roy. Commençant sa descente l’express croise le parapente. A 9 heure 30 c’est au tour de Thomas, Guillaume et François de fouler le sommet. Pas de vent et toujours le Fitz Roy au sud. Mais il y a une mer de nuages ?! François n’est pas certain de pouvoir voler.

Appel au camp de base, le Doc et Lionel assure la liaison radio sur l’aire de posé. La couche nuageuse n’est pas épaisse, pas de vent.

Au sommet, François reçoit ces bonnes nouvelles, prend tout de même le GPS et décolle juste sous le champignon sommital. Quelques minutes plus tard le parapente double l’express !!! Thomas et Guillaume entament la descente.

A 11 heure François se pose au camp de base au pied d’une magnifique manche à air sac de tente.

A 16 heure l’express arrive sur les rotules au camp de base 20 heures après l’avoir quitté. Suivi de près par Thomas et Guillaume pas du tout sur les rotules ! Les tours de belotes coinchées reprennent, le mauvais temps aussi. Le 12 novembre à 18 heures 30 toute la troupe est au complet.

 » A Comer » au camp de base

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Sommet du San Lorenzo

09 novembre 2005

Aujourd’hui 9 novembre,

je profite de l’arrivée de quelques jours de mauvais temps pour vous envoyer les nouvelles.
Après la semaine dernière passée sous la neige, nous avons pu profiter ce week-end du créneau de beau temps.

Ce fut une belle réussite pour notre coopération avec l’armée chilienne car deux cordées, formées de nos deux amis chiliens, du doc. et moi, sommes arrivés au sommet du San Lorenzo, ce lundi 07 novembre. Nous avons réalisé cette ascension par la voie ouverte en 1943 par le Père de Agostini qui à ce jour n’a pas dû voir plus d’une vingtaine de répétitions chiliennes. L’ascension se déroule normalement sur une durée de 4 jours, avec deux camps d’altitudes intermédiaires et demande une bonne aisance dans le franchissement de zones raides et chaotiques en glace, et une excellente condition physique: 3000 m de dénivelée dont 1900 m le jour de l’ascension du sommet avec une arête finale de 3 km. Nous l’avons effectuée en 3 jours en raison et grâce aux prévisions météo de Yann.

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Belle goulotte au Hombro Norte

09 novembre 2005

Dans un même temps, deux autres cordées, formées de Manu-Guillaume et Thomas-François-Didier, ont ouvert une superbe goulotte de 800 m, M4/M5, 90°, dans la face est du Hombro Norte (antécime du San Lorenzo). Cette goulotte débouche sur l’arête vers 3000 m à 150 m seulement du sommet. A la grande déception de tous, la très mauvaise qualité du rocher ne permet pas de sortie par le haut. Malgré cette « frustration », c’est une voie magnifique qui se déroule dans une ambiance surréaliste au milieu de « cheminées de fée » en très mauvais rocher.

Après une décision collégiale, à la lumière de l’ascension de la voie normale qui nous a permis d’apprécier l’inconsistance des corniches sommitales, nous ne retournerons pas dans le grand couloir où avait eu lieu la première tentative car il nous parait exposé. De même, toute la grande face Est qui faisait l’objet de nos convoitises se révèle très décevante car il n’y parait aucun itinéraire logique et une longue barre de séracs la surplombe intégralement.

Nous sommes donc assez déçus, car hormis les rares lignes de neige ou de glace que nous avons parcourues, le rocher est totalement impraticable ce qui interdit toute tentative d’ascension rocheuse et les quelques rares lignes envisageables depuis notre camp de base sont exposées.

Ceci dit, le massif est magnifique et nous espérons que les quelques jours de beau temps annoncés pour la fin de cette semaine vont nous permettre de grimper à nouveau, pour cette fois ci atteindre tous le sommet par un itinéraire un peu moins technique.

A très bientôt,

Cne Albrieux Lionel pour le GMHM.

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Tentative au couloir central

03 novembre 2005

Malgré une météo moyenne, nous avons déjà effectué une tentative sur le sommet. le 26 oct Thomas, François, Didier, Manu et Guillaume sont montés installer un camp d’altitude, aidés dans le portage par le reste de la troupe. En raison d’un créneau météo assez court , ils ont décidé de partir immédiatement vers le sommet par le couloir et de progresser de nuit.

Couloir central

L’approche ne fut pas une mince affaire et au lieu des 2 heures envisagées, il a fallu 6 heures en traçant dans 70cms de neige fraîche pour rejoindre le pied du couloir. Après une nuit complète à grimper et la dégradation des conditions météo nous sommes tous rentrés le 27 après-midi au camp de base. 30 heures de gymnastique verticale durant lesquelles Didier s’est particulièrement distingué dans un franchissement de rimaye au pieu à neige et à la pelle.

Aujourd’hui 3 novembre, temps moyen nous sommes descendus à la « cabine téléphonique » envoyer quelques nouvelles.

En fait le temps est moyen depuis le retour vendredi dernier, de notre première tentative. Cette tentative dans le grand couloir s’est arrêté sous des coulées de neige impressionnantes en raison du vent fort qui était levé sur le versant ouest. Cela nous a permis d’avoir une bonne vision de tout le cirque supérieur et des stratégies à utiliser. Une équipe de chiliens, partie sur la voie normale, n’a pas dépassé le deuxième camp en raison de très fortes conditions de vent.

Le GMHM a préféré attendre sagement, c’est le gros avantage des prévisions météo de Yann Giezendanner, qui s’avèrent très bonnes. Ce matin il y a 10 à 15 cms de neige au camp de base.

Un bon créneau parait se confirmer pour la fin de la semaine nous allons donc tenter quelque chose ce week-end ( 5, 6 et 7 nov)

Curieusement malgré la faible altitude il fait très froid et le vent n’arrange rien.

Philippe Ramorino et Richard Nicolas-Nelson respectivement caméraman et photographe de l’ECPAD sont repartis après 15 jours à suivre l’expé.

Le moral est bon bien que l’inaction commence à peser. Prochaines nouvelles mardi ou mercredi prochain.

A bientôt.

Cne Faucheur Thomas

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Nous voilà au camp de base

24 octobre 2005

Bonjour à tous,

malgré quelques déboires avec l’acheminement de notre fret, qui nous ont valus 3 jours d’attente à Coyhaique, nous sommes arrivés au camp de base du San Lorenzo le 23 octobre.

L’équipe au camp de base

Le chemin d’accès s’est révélé plus difficile que prévu, les chevaux ne pouvant pas acheminer tout le matériel jusque au camp de base, une partie de celui-ci dont le groupe électrogène est resté à proximité d’une hacienda à environ 2 heures de marche. Nous sommes donc un peu loin de notre borne Internet, mais l’essentiel de notre matériel est là. Le camp de base est confortable… Attendons le beau temps…