PEROU 2016

Pérou : Alpinisme technique à 6000m

L’EXPEDITION

A partir du camp de base situé à la Laguna Siula (4330m), le Groupe Militaire de Haute Montagne prévoit de se scinder en deux équipes. La première tentera l’ouverture de la face Est de la Siula Grande. La seconde aura pour objectif d’ouvrir une nouvelle ligne en face nord du Puscanturpa Este. Un camp de base avancé y sera installé à 4250 m.

Placés en début de séjour, des ascensions en Cordillère Blanche permettront aux grimpeurs de s’acclimater tout en gardant un contact direct avec la verticalité. Ces objectifs seront notamment la répétition d’itinéraires parcourant la face Est du Nevado Esfinge (5325 m) et l’ouverture d’un big wall repéré dans la vallée de Rurec (5000 m).

Le défi de cette expédition tient dans la complexité d’ouvrir des parois techniques en haute altitude. L’équipement nécessaire pour aborder de telles faces y est proportionnel à la contrainte opposée par le milieu. Il revient aux membres de l’expédition de réaliser des choix tactiques liés à l’incertitude des difficultés.

Se basant sur leur expérience, leurs qualités physiques et techniques, les grimpeurs s’engageront dans un style d’ouverture épuré.

Les Andes péruviennes ont la réputation d’offrir de larges fenêtres anticycloniques. Suite à l’expérience du chef d’expédition, qui a ouvert une voie similaire dans la face Est du Jirishanca (6126 m) fin août 2003, cette période de fin d’été a été privilégiée.

++++

L’EQUIPE :

Chef d’expédition
Capitaine Didier Jourdain

Equipe Siula Grande
Capitaine Didier Jourdain / Caporal Max Bonniot

Equipe Puscanturpa
Adjudant(TA) Arnaud Bayol / Sergent-Chef Cyril Duchêne / Caporal Antoine Bletton / Monsieur Dimitry Munoz

Soutien médical
Médecin Chef Damien Cabane (Service de Santé des Armées)

++++

PROGRAMME

25,26 et 27 Juillet : Avion de Genève (Suisse) pour Lima (Pérou) puis trajet en bus à Huaraz.
28 Juillet au 13 Août : Acclimatation dans la Cordillère Blanche.
14 Août : Transfert de Huaraz à la Cordillère Huayhuash (Queropalca)
15 et 16 Août : Etablissement du camp de base et du camp de base avancé.
17 Août au 6 Septembre : Ascensions
7 et 8 Septembre : Descente du camp de base avancé à Queropalca puis Huaraz
9 et 10 Septembre : Trajet en bus retour à Lima puis vol pour Genève.

carnet de bord

Siula Grande : Le bruit des glaçons

2 septembre 2016

Sommet : Siula Grande 6344 m
Nom de la voie : “Le bruit des glacons”
Cotation : ED / 1400m / 6c WI5
1500m d’escalade effective : 750m de rocher (24 longueurs) / 750m de neige et glace
Massif : Cordilliere Huayhuash / Pérou

Mardi 16 Aout
Nous observons la face : après la photo, la voir en vrai fait apparaitre de nouvelles possibilités mais aussi des impasses. Cette observation est essentielle afin de préparer la cordée et de déterminer le temps qu’il nous faudra pour parvenir au sommet. Ceci conditionnera le nombre de bivouac et donc le poids de nos sacs.
De retour au camp de base, nous devons « rentrer toutes ces ambitions » dans un sac! Ce fameux sac dit « la patate » sera un sac de hissage de 120 L. Nos ambitions étant grandes, il sera donc plein à craquer!!! Nous compressons au mieux : matériel technique, nourriture et ustensiles de bivouac afin d’emporter notre équipement dans la voie. Mais pas de place pour le superflu : l’utilité ou plutôt la nécessité de chaque gramme étant assidument soupesée. Etant donné la verticalité du pilier, nous avons intérêt à grimper sans sac sur les épaules!

Dimanche 21 Aout
Au petit jour, enfin, nous attaquons. Dès la première longueur, le pitonnage commence et déjà il faut changer les plans concernant la ligne à adopter. Troisième longueur et nous en sommes déjà au plan D ! Mais la montagne nous offre ses plus beaux atouts et il est facile de rebondir. Cannelures, fissures évidentes et verticalité sont au programme. Quel plaisir d’évoluer dans ce terrain vierge et de grimper dans l’inconnu. Malheureusement pour nous, la météo se dégrade rapidement et l’après midi devient neigeuse. La face est plaquée de neige, il nous est impossible de poursuivre. Nous décidons d’attendre une nuit…

Lundi 22 Aout
Meteo instable, donc nous entamons un retour prudent au camp.

Mercredi 24 Aout
Cette fois les prévisions nous laissent espérer un créneau suffisant pour l’ascension, alors nous repartons et attaquons le mur au petit jour. Après environ 200 m, la roche laisse la place à un entonnoir glace. Nous troquons nos « collants d’Edlinger » pour les Gore Tex d’alpinistes et la magnésie s’échange contre les piolets. Une jolie longueur de glace plus tard, nous débouchons au sommet de la « casquette », cette vaste formation de neige et de glace qui nous surplombait jusqu’alors. Nous y installons notre bivouac pour la nuit et observons ce que demain nous réserve. La chance est avec nous et un cheminement logique se confirme.

Jeudi 25 Aout
Deuxième jour dans la montagne, vers midi les difficultés augmentent et avec elles
les doutes concernant l’itinéraire à suivre. La discussion s’amorce, petit à petit se
dessine le compromis qui nous rassemble. Ce sera cette raide ligne, droit au dessus.
Attirés par les fissures, nous recherchons avant tout les faiblesses de la paroi. N’
ayant pas emporté de spits (pitons à expansion), il faut nous diriger vers le passage le plus simple, le moins aléatoire. Mais est-il a gauche? A droite? Et la chance est à nouveau de la partie car le pitonnage est aisé dans ce rocher. Seul un
léger grésil vient perturber cette journée ensoleillée où tout semble nous sourire.
Peu avant la tombée de la nuit, une petite plateforme providentielle nous saute aux yeux sur l’arête. Nous la rejoignons y installons le bivouac sur un emplacement plutôt précaire.

Vendredi 26 Aout
L’escalade se poursuit tout au long de la matinée. Nous nous relayons sur un
calcaire parfait où les fissures nous permettent de nous protéger suffisamment. A midi, nous débouchons au sommet du triangle rocheux, à 5700m, après avoir
parcouru ces 750 m d’escalade qui nous ouvrent les portes de la grande arête Sud
Est de la Siula Grande.
Une deuxième ascension commence ici.
Les prévisions météo ont un peu changé. Une perturbation traversera la cordillère demain soir, alors nous devons rejoindre le sommet avant son arrivée. C’est pourquoi nous partons avec le minimum, pour bivouaquer ce soir le plus près possible de la
100 m de dénivelés d’une arête ciselée et couverte de collerettes de glace instable nous attendent pour rejoindre le col neigeux.
Delà nous fixons à la descente les 60 m de corde statique (qui nous servaient jusqu’à présent pour hisser notre « patate ») car le rocher est médiocre, couvert de neige pulvérulente. Cette corde nous sera d’un grand secours au retour. Pour les 30 m suivants, n’ayant plus d’autre corde à laisser en place, nous tirons un rappel à l’aplomb d’une longueur de glace raide qui nous parait jouable au retour…

Il est 14 heures, nous sommes à 5600 m et l’engagement de notre course vient d’augmenter d’un bon cran car à seulement 2 grimpeurs sur la montagne, cette remontée pourrait devenir problématique et en contre bas, le glacier très crevassé du Sarapo ne constitue pas une option de retraite en cas de soucis.

Chassant cette idée de nos esprits, nous attaquons les pentes de neige et de glace raides qui composent la vaste arête Sud Est. L’escalade devient plus laborieuse et plus physique. Il faut creuser une belle épaisseur de neige pour trouver une glace de
bonne qualité afin de s’assurer. Et puis comme souvent, sans crier gare, la nuit s’invite au bal! Toujours pas de plateforme à l’horizon. Nous continuons péniblement notre progression à corde tendue dans le halo de nos frontales. Les protections deviennent plus rare mais nous décidons tout de même de garder la corde entre nous. Le brouillard rajoute un peu d’ambiance, voilà une belle journée d’alpinisme! C’est finalement bien secoués que nous nous rétablissons sous le gros champignon sommital à 21 heures. Le bivouac est idéal, taillé dans une crevasse perchée à 6200m. A 23 heures, nous nous endormons, repus et fatigués.

Samedi 27 Aout
La mesquine sonnerie de la montre nous tire à 5h de la tiédeur du duvet dans une
tente bien givrée. La perspective des précipitations annoncées pour ce soir nous
motive à ne pas s’attarder! Un simple coup d’oeil à l’extérieur fait envoler nos doutes. La Croix du Sud brille comme jamais,la voie lactée est sublime : c’est le “summit day” idéal!
L’excitation est là, le sommet est proche. Après un peu de marche sur l’arête, une pente de glace nous oppose une dernière résistance, puis la raideur s’adoucit. Il est à peine huit heures quand nous atteignons les 6344 m tant convoités. L’euphorie du sommet me fige le sourire aux lèvres, l’émotion est forte d’être ici tous les deux. Panorama idyllique, pas un brin de vent, on ne pourrait pas rêver mieux.
On se sent petits et isolés à cause de la descente qui s’annonce longue à équiper et la rimaye 1400m plus bas parait encore bien lointaine! Mais c’est exactement ce que nous sommes venus chercher en nous engageant sur cette face, encore inexplorée.

Après le rituel de la pause thé au sommet que l’on voudrait prolonger, nous
nous tournons avec attention vers la descente et une belle succession de rappels le long de l’arête de glace. Concentrés pour remonter les « fameux 100 m du triangle », nous nous écroulons finalement dans la tente au sommet de la partie rocheuse.

Dimanche 28 Aout
Ce n’est que vers 14 heures, après avoir équipé la descente de nos trente pitons et stoppers que nous prenons enfin pied sur le glacier au terme d’une aventure de cinq jours dans l’inconnu et le doute de la face Est de le Siula Grande. Sommet mythique et mystérieux, il nous aura réservé cette fois-ci une fin bien plus agréable que celle
des deux anglais auxquels on doit la légendaire descente de l’arête nord. Plus que
cela, il aura comblé de loin toutes nos attentes…

Merci à Didier ainsi qu’à Damien. Un remerciement particulier pour nos cuisiniers,
toujours aux petits soins!

Pour la petite histoire, nous avons baptise cette voie “Le bruit des glaçons” en référence à notre camp de base, bercé par les trop nombreuses chutes de séracs de la face nord de la Siula Grande. Etonnamment, c’est en passant ces 5 jours dans la montagne que nos nuits auront été les plus calmes.

Caporal Max Bonniot

++++

Puscanturpa : El Juego Summando

2 septembre 2016

Sommet : Puscanturpa Est (5442m) face Nord.
Nom de la voie  :« El Juego Sumando »
Cotation : ED / 400m / 7b max – 6b obligatoire.

Face Nord du Puscanturpa Est, nous sommes maintenant au pied du mur. Nous avons rêvé de cette face, avons imaginé cette ascension. Combien de mètres de cordes ? Combien de pitons ? Combien de temps pour atteindre le sommet ?
Toutes ces questions vont trouver des réponses dans les prochains jours.


Ce premier contact visuel avec l’objectif est fort en émotions et en réflexions. Il faut d’abord trouver une ligne d’ascension et se pose la question : Par où passer? : Entre ces orgues basaltiques, en remontant la cheminée offwidth, en rejoignant la vire par ce pilier rouge ? Dans tout le cas, cette première vue nous motive et nous impressionne vraiment. Les 200 premiers mètres sont très raides et il va falloir sortir les mains des poches pour atteindre le sommet !

PEROU 2016
PEROU 2016

Dimitry reviens sur la genèse du projet :

« Pour le choix d’une expédition, il n’est pas toujours évident de trouver un projet pour une groupe comme le GMHM. Concernant le pays, cela n’a pas été très difficile. Le Pérou et particulièrement la cordillère Huayhash possède de nombreux sommets qui correspondaient à notre cahier des charges : des montagnes plutôt rocheuses avec une envie d’ouverture et d’inconnu. Notre choix s’est orienté sur le Puscanturpa Est car sa face nord était vierge. Notre idée était donc d’ouvrir un itinéraire en escalade artificielle et d’essayer de le libérer à une altitude assez élevée.
Ensuite pour notre équipe de 4 grimpeurs, il fallait une ligne et une stratégie permettant à chacun de s’exprimer et d’évoluer en sécurité. Le tout dans un état d’esprit commun d’amitié et de dépassement de soi. »

Le 15 Aout nous avons installé notre camp de base au lac « Seruacocha » à 4818m, altitude du Mont Blanc pour la comparaison!! Les 15 jours suivants on été marqués par la même routine :
1h d’approche dans la moraine et les éboulis pour arriver au pied de la face.
Remonter les cordes fixes en place.
Trouver un itinéraire en artif’
Préparer la voie pour une future escalade libre.

Depuis le début de l’expédition, nous fonctionnant comme une seule cordée, même si elle est composée de 4 grimpeurs. Toute l’équipe « bosse dans le mur » que ce soit pour ouvrir la voie en escalade artificielle ou pour renforcer les relais avec des spits, nettoyer les longueurs en enlevant les plus gros blocs instables…
Tous les soirs, nous nous laissons glisser vers le bas sur les cordes fixes, retournons au camp pour mieux recommencer le lendemain.

Arnaud raconte la phase ouverture en artif’ :

«  Durant toute l’acclimatation je n’ai eu de cesse de me répéter « vivement qu’on soit au pied du Puscanturpa et qu’on commence à taper sur des pitons. » Je ne croyais pas si bien dire ! Le piton s’est révélé être le pire ennemi des orgues basaltiques. Ces pièces hexagonales larges de plus d’ 1m et longues de 10 à 30m propageaient les ondes de chaque coup de marteau jusqu’à l’assureur pétrifié. Les pitons d’acier dur que nous avons par la suite soigneusement évités, faisaient travailler la roche comme le coin qui cherche à fendre le bois. Mais ces fissures souvent bouchées, ne nous laissaient que peu de choix, le repos mental venait du bon friend ou du crochet ! Au plus fort de la tension, nous avons passés 4h pour gagner 15m…
Mais ce que je retiens de tout cela, c’est la manière avec laquelle on apprivoise une face vierge. D’abord l’incertitude totale, puis l’appréhension du rocher neuf, enfin au fil des jours comme des ouvriers déterminés nous comprenons la matière, la logique des fissures, les détours de la ligne de faiblesse. Au bout de 10 jours nous sommes heureux de regarder cette belle ligne que la nature nous a laissé réaliser. Avec le temps, c’est peut être cette face vierge qui nous a apprivoisé… »

Vendredi 26 Aout :

C’est notre 8eme jour d’ouverture dans le mur. Les cordes statiques ont été posés jusqu’au pied du bastion terminal. Soit 300m de remontée à la Jumar entre orgues basaltiques, toits et blocs instables…
Il nous reste une centaine de mètres pour atteindre le sommet du Puscanturpa Est et ses 5442m. Cyril bataille en « artif’ » dans une dernière longueur raide avec un dièdre peu commode et un caillou plutôt moyen. Il atteint l’arête sommitale et fait un « bon » relais sur 2 spits. Arnaud parvient à libérer en tête cette longueur évolutive et pense à un 6b. Il nous reste 40m d’arête facile sur un rocher vraiment pas bon.
13h. Nous sommes tous les 4 au sommet et profitons de la vue panoramique. Un coucou au Camp de base, un autre au Siula Grande où les collègues sont aussi en train de s’escrimer et nous ne tardons pas à descendre. Il faut aller se reposer un peu au camp avant le prochain gros morceau : l’enchainement en libre de toutes les longueurs !

Une fois de plus nous fonctionnons comme une seule cordée. Peu importe que ce soit Cyril, Dim, Arnaud ou Tonio qui enchaine en tête la longueur, il faut que ce soit un membre de l’équipe. A chacun sa longueur, son petit combat personnel pour grimper léger et détendu, malgré l’altitude et le rocher un peu farceur.
La 5 eme longueur, celle du dièdre « offwidth » qui nous aura pris 2 jours en escalade artificielle est finalement libérée à 7b qui sera également la cotation retenue pour la longueur suivante avec un passage très bloc sur petites réglettes. Les premières longueurs sont entre 6b et 6c, avec du 6b obligatoire, confirmant le caractère de la voie.

Cyril revient sur le travail en libre des longueurs :

« La plupart de la voie a été préparée pour l’escalade libre. En effet, de nombreuses longueurs ont subi un petit nettoyage. Blocs, écailles et prises instables se sont retrouvés au pied de la face. Une fois la longueur un peu nettoyée, place à la pose de protections : câblés, pitons, friends ou spits. Pour placer ces derniers au tamponnoir, il nous faut presque une demi-heure. Ils sont donc rares dans les longueurs ! Viens ensuite le déchiffrage, quelques traits de magnésie pour les bonnes prises de pieds et de mains. Une fois toutes ces manoeuvres effectuées, nous pouvons gouter au plaisir de l’escalade libre. Au minimum, 2 grimpeurs enchainent la même longueur pour confirmer la cotation. Les longueurs délicates de la partie raide sont estimées entre 6b et 7b mais très agréables à grimper en libre ! »

L’objectif est atteint. Nous avons ouvert une voie dans cette face vierge du Puscanturpa Este. Cerise sur le gâteau, nous avons réussi à grimper en escalade libre toutes les longueurs. Une voie très typée montagne qui devrait ravir les répétiteurs en quête d’aventure et d’un rocher fantastique pour l’escalade libre.
Au delà du côté sportif, nous avons été comblés par cette aventure humaine. Tous ces moments pendus dans le vide, à se faire confiance et compter les uns sur les autres, resteront gravés dans nos têtes.

Enfin pour le nom, « el juego sumando » c’est : le jeu des additions. Un jeu de cartes que notre cuisinier peruvien nous a enseigné au camp de base, mais aussi un jeu d’addition comme peut l’être l’escalade de bigwall. Chaque jour quelques mètres de progression qui nous rapprochent du sommet. Chaque jour quelques risques en plus sur ces orgues instables, mais tout en restant un jeu…

Cpl Antoine Bletton

++++

Sommet pour les deux équipes

29 aout 2016

L’équipe Siula Grande a réussi son projet en atteignant le sommet de la Siula Grande le 27 aout. Ils sont rentrés au camp de base hier soir en fin de journée enthousiasmés par leur ascension réussie.

L’équipe Puscanturpa, quant à elle, est également parvenue au sommet du Puscanturpa en ouvrant un itinéraire rocheux d’un peu plus de 400m et d’une difficulté max de 7b/c. Ils doivent encore libérer quelques longueurs pour terminer le travail.

Ils devraient tous être de retour à Huaraz en milieu de semaine et nous transmettre quelques photos.

La Base arrière du GMHM.

++++

Dernières news du 25/08/16

26 aout 2016

L’équipe du SIULA GRANDE est re- partie dans la face le 24 aout pour une tentative vers le sommet. Tout va bien pour l’instant et le créneau météo semble plus favorable. L’équipe PUSCANTURPA poursuit son ouverture de voie rocheuse, ils ont effectué environ les 2/3 du parcours. L’escalade est exigeante et parfois bien engagée mais le moral de l’équipe est au top.
Les photos ne seront disponibles que lors de leur retour à HUARAZ début septembre.

La base arrière du GMHM.
++++

Un point de vue médical

22 aout 2016

Médicaliser une mission du Groupe, c’est finalement essayer de sans cesse s’adapter aux contraintes du milieu, de la logistique et des objectifs des grimpeurs. Il n’y a jamais de solutions idéales pour prévenir et gérer tous les risques médicaux.
Il y a par contre beaucoup de choix tactiques à faire que ce soit, la place du médecin, le matériel à emporter, les choix de communications, de messages d’alertes et de fréquence des contacts téléphoniques ou radios.

Pendant l’expédition, il faut trouver les moments opportuns pour faire de la prévention, des rappels secourisme ou de la formation médicale, des révisions d’emplois des matériels…. car pour être efficace en situation d’urgence l’entrainement est nécessaire en France comme sur le terrain.
De plus, il ne faut pas oublier l’engagement et l’isolement des alpinistes lorsqu’ils sont en paroi lors d’une expédition: ils ne peuvent compter que sur eux mêmes en cas de problème, dumoins jusqu’à ce que je puisse les rejoindre au pied de la face.
La seule aide que le médecin pourra apporter en cas de soucis en paroi sera du conseil médical par téléphone afin de les appuyer dans leur gestion de l’incident avec un regard d’expert médical et surtout extérieur.

Ainsi, les grimpeurs sont très sensibles à tous ces rappels et entrainements médicaux. Naturellement, les discussions sont l’occasion d’aborder le sport de haut niveau, les pathologies d altitude et des voyages, les risques de la montagne.

A l’heure où je vous écris, il est d’ailleurs temps pour moi de finaliser mes sacs médicaux qui voyageront par bus, mules, et enfin porteur d’altitude pour arriver jusqu’au camp de base à 4600m d’altitude…

Le médecin de l’expédition : Damien C.

++++

Equipe Siula Grande : Retour sur la dernière étape de l’acclimatation

17 aout 2016

Sommet  : EL COPA (6188m).

Un bol de dépaysement et une Copa de globules

Au moment de choisir notre deuxième objectif d’acclamation, il est difficile de choisir face à la multitude de possibilité qu’offre la cordillère blanche (trois fois grande comme le massif du Mt Blanc). Les conditions très sèches de cette année nous poussent à nous diriger vers une de ces arêtes effilées qui d’habitude sont impraticables en raison d’énormes champignons de neige. Il faut toutefois rester raisonnable afin d’assurer une bonne acclimatation et ne pas compromettre l’objectif premier de l’expédition : la Siula Grande et ses 6344m. Nous irons finalement à « El Copa », un sommet de 6188m peu difficile où une longue arête de neige sera le terrain idéal pour accroitre notre volume de globules rouges.

Dimanche 7 août – Dans la montée au camp de base de « El Copa », nous perdons notre muletier puis … notre chemin!!! Mais finalement nous arrivons tout de même à bon port! Une fois les charges déposées, les mules redescendent nous laissant juste tout les deux car il n’y a personne d’autre sur la montagne.

Lundi 8 août – Nous remontons de bon matin un couloir de pierres et de sable suffisamment raide pour être instable : en gros c’est désagréable!!. Puis à 5200m nous prenons pied sur l’arête qui mène directement au sommet. Pendant l’heure suivante, nous aurons le plaisir de jouer avec nos nerfs dans un labyrinthe de pénitents de glace. Enfin, une neige bien lisse nous permet de progresser plus vite jusqu’à 5850m où nous décidons de poser les sacs et de monter la tente. L’écho douloureux des pulsations de notre cœur au fond du crâne nous rappelle que nous sommes un peu trop haut. Alors la nuit est longue … C’est de toute façon le passage obligé de toute expédition en altitude. 

Mardi 9 août – Quand le soleil se lève, enfin nous dormons un peu. Puis en fin de matinée nous trottons jusqu’au sommet et redescendons pour une seconde nuit « moins pire » toujours à 5800m. 

Mercredi 10 août – Nous levons le camp tôt le matin pour redescendre au camp de base à 4700m car la météo doit se dégrader. La nuit suivante la neige nous oblige à monter la tente. 

Jeudi 11 août – Nos mules et leur « arriero » nous réveillent par un beau soleil. La descente sera plus simple car nous avons décidé cette fois de suivre nos guides!! En bas dans la vallée nous profitons des sources d’eau chaude en attendant le taxi qui nous ramènera à Huaraz. Nous y retrouvons l’autre équipe séduite comme nous l’avons été par la beauté des voies du Sphinx. 

Le processus est bien lancé, les globules seront aux rendez-vous dans une dizaine de jours et cela sans trop de fatigue. L’acclimatation a été idéale, elle nous aura aussi permis de prendre la mesure d’une ascension à deux dans ces contrées assez isolées. Je suis maintenant impatient de retrouver 13 ans après la cordillère Huayhuash avec le Yerupara, le Jirishanca et la Siula Grande. Et déjà nous préparons les sacs. 

Là-bas l’objectif sera double :

Une équipe après deux jours de marche depuis Queropalca ( ville du côté Est de la cordillère Huayhuash) installera son camp au pied du Puscanturpa Est (5400m) pour tenter d’y ouvrir une voie.
Max et moi poseront un camp vers la laguna Caruacocha après une journée de marche de Queropalca avec l’intention de découvrir une voie d’ascension dans la face Est vierge de la Siula Grande.

Capitaine Didier Jourdain

++++

Equipe Puscanturpa : Retour sur la dernière étape de l’acclimatation

12 aout 2016

Sommet  : LA ESFINGE Le Sphinx (5325m).
Voies  : Cruz del Sur 800m 7c+/7a oblig.

« J’essaye de lire ce rocher compact, de trouver le meilleur passage : 8 mètres plus bas, mon dernier point. Je jette un bref regard en arrière pour voir la corde qui file vers mon compagnon. Je n’arrive pas à lâcher ce sac de magnésie pour tenter de sécher la moiteur de mes paumes de mains. Un tic nerveux pour chasser les pensées negatives puis se lancer concentré et determiné dans ce passage engagé.
Sur le topo il est noté !¡ pour « run out ». En clair un passage obligatoire ou je ne pourrai pas poser de protection, donc rien d’insurmontable en théorie, juste un combat mental contre la peur.
C’est l’école de la montagne. Elle sublime le grimpeur en le confrontant à la difficulté. Il faut tenter de juguler ses craintes, garder son calme malgré le risque, puis prendre la bonne décision pour atteindre le sommet : à mon sens le meilleur des stages d’aguerrissement! »

Cruz d’El Sur à été ouverte en juillet 2000 par Mauro « bubu » Bole et Silvo Karo. 800m d’escalade qui en font une des plus longues voies de la face E du sphynx. Originalement côté 7c+ /7a obligatoire, « 7b / 7a oblig » nous semble plus approprié.

Il nous aura fallu 3 jours pour réaliser toutes les longueurs « à vue » ou « flash ».

La première journée nous avons atteint R8 en fixant toutes les cordes que nous avions: 230m de stat puis nos 2 attaches de 70 et 80m.
Le 2eme jour nous remontons de nuit les cordes fixes puis profitons d’une journée parfaite pour atteindre le sommet à 12h30.
Le 3eme jour Antoine, Cyril et Dimitry retournent grimper L2 et L3 que j’avais raté « à vue » et qu’ils n’avaient pas pu essayer.

Le sphinx culmine à 5325m et notre état de forme au sommet semble de bonne augure pour la suite.

Cette magnifique voie clôture notre acclimatation de la plus belle des manières et place maintenant à l’aventure sur le Puscanturpa dans la cordillère Huayhuash.

Adjudant (TA) Arnaud BAYOL

++++

Une acclimatation dentesque!!! pour le Cne Jourdain et le Cpl Bonniot

10 aout 2016

Sommet  : LA ESFINGE Le Sphinx (5325m).
Voies  : Papas Rellena 600m A3 6c+ ou 7b en libre
Los Checos Banditos 600m 7b/c.

Mercredi 27 Juillet : A peine arrivés à Huaraz, nous voilà déjà en train de courir à gauche pour faire les courses et à droite pour préparer le matériel. Nous ne ferons pas l’acclimatation tranquille prévue puisque le site de bloc et de falaise d’Hatun Machay à 4200m n’est plus en état. Nous décidons d’aller rapidement vers la seconde étape de notre programme La Esfinge, le Sphinx. En effet une bonne acclimatation dans le massif du Mont Blanc, progressive et régulière nous autorise à envisager grimper dès maintenant cette tour de granite de 700m de haut qui culmine à 5325m dans la vallée de Paron au sein de la cordillère Blanche.
Nous bivouaquons au bord de la laguna Paron à 4200m.

Jeudi 28 Juillet : Nous installons un petit camp pour quelques jours à un petite heure du pied de la face à 4600m. L’équipe est composée du caporal Max Bonniot, du capitaine Didier Jourdain ainsi que de notre cook Pablo. Le cadre est exceptionnel, nous grimperons entre les cerros Huandoys, Chacraraju, Caraz, Pyramide et Artesonraju. La cordillère Blanche prend ici tout son caractère : tant de sommets différents alternant rocher ou d’ice flute (sortes de petits couloirs étroits et effilés que le vent et la neige taillent dans les faces neigeuse très raides). A chaque virage du chemin un nouveau spectacle s’offre à nous : une laguna (lac) laiteuse, un condor ou une nouvelle pyramide de neige et glace.

Vendredi 29 Juillet : Au petit jour nous nous lançons dans le mur pour trois jours d’ascension dans Papas Rellena, une voie ouverte en 1999 par une jeune équipe de français. Nous hisserons donc un bon sac. La ligne remonte successivement deux longs dièdres parfois déversant au milieu de la partie la plus raide de la face Est du Sphinx. Notre intention est d’essayer de grimper un maximum cette voie en escalade libre. Rapidement dans la troisième longueur nous avons pourtant déjà recourt à l’escalade artificielle. Cela nous permet d’équiper le passage difficile puis de le grimper en escalade libre. Max, très motivé, redescend même pour enchainer ce passage en tête (7b). Puis les longueurs s’enchainent doucement car l’escalade est toujours engagée et soutenue. Dans la sixième longueur un coinceur que je viens de mettre saute et me casse deux dents. En zozotant j’annonce la nouvelle à Max qui appréhende autant que moi la douleur à venir imminente qui heureusement ne viendra pas. Je suis un peu choqué par le choc ! Max plus par le bruit alors qu’il est vingt mètres en contrebas ! L’idée que l’expédition est déjà finie me hante quand je rejoins Max. La pulpe et les nerfs n’ont pas l’air touchés. Un appel au médecin nous rassure. Max reprend alors la tête, cependant l’escalade reste dure, soutenue et engagée. Il doit faire encore un peu d’artif pour rejoindre la vire du 7eme relai. Nous voilà au premier bivouac à 4900m, l’altitude commence à se faire sentir, mais tout va bien ( si j’évite de manger sur mes dents de devant). Il ne faut jamais sourire en grimpant !

Samedi 30 juillet : Au matin Max toujours aussi motivé, redescend enchainer en libre une variante de la dernière longueur de la veille. Puis, je repars en escalade artificielle dans le second dièdre de la voie. La fissure est herbeuse et sale, je nettoie un peu pour que Max enchaine en libre derrière. Ce qui est aussitôt fait. Le dièdre offre ensuite une belle longueur à coincement de point, puis l’artif reprend dans un beau dévers. Max pas impressionné par la raideur, enchaine encore en libre derrière, je me demande encore comment!? Une courte dernière longueur nous mène à la fin des difficultés. Nous nous arrêtons un peu plus haut pour dormir vers 5200m. Altitude parfaite pour l’acclimatation. D’ailleurs tous les jours dès 14h, le froid nous rappelle l’altitude quand le soleil nous quitte. Ce soir le vent du nord-est nous ramène la fumée d’un feu d’écobuage qui éclaire le fond de la vallée vers le lac.

PEROU 2016
PEROU 2016

Dimanche 31 juillet : Réveil tardif en attendant le soleil. Après quelques longueurs faciles mais avec le sac sur le dos, nous atteignons le sommet. La fatigue se fait ressentir autant que l’altitude. Quel plaisir toutefois de retrouver ce sommet 13 ans après, cette vue, ces montagnes et ce pays. Il y a aussi le plaisir d’avoir partagé cette ascension, de s’être partagé le travail. C’est étonnant que dans une telle voie, il y ait toujours la prise qu’il faille pour pouvoir grimper en libre. Il y a donc enfin le plaisir que Max ait réussi à enchainer toute la voie. Alors rien de mieux qu’une poignée de main pour entamer une descente aisée qui nous ramène rapidement au pied après trois rappels et un pierrier. Cette montagne est vraiment faite pour l’escalade !

Lundi 1 Aout : Le repos est NECESSAIRE.

Mardi 2 Aout : Les prévisions météos sont contre nous, quelle déception ! Nous n’aurons pas cette deuxième journée de repos pourtant si DESIREE. La nouvelle lune nous laisse encore cette belle journée avant d’apporter comme souvent sont lot de nuages. D’ailleurs Pablo nous confirme l’exactitude des prévisions de notre routeur météo et de ses énormes ordinateurs. Alors … nous partons au lever de soleil qui se faisant déjà attendre avec une journée d’avance derrière des nuages, me fait pester. Nous avons choisi pour aujourd’hui une escalade plus rapide en dalle. Elle s’avère néanmoins magnifique allant de réglettes en réglettes dans cet océan de granite compact. Des spits protègent bien les passages les plus difficiles, il faut toutefois rester vigilant et bien anticiper son chemin qui nous sépare du point suivant qui est souvent loin. Malgré vent et nuage c’est une journée d’escalade plaisir. La voie est toute enchainée en second (7b/c).

Mercredi 3 Aout : Encore une journée d’acclimatation. Un peu de grésil le soir pour faire plaisir à Pablo notre cook 3 étoiles.

Jeudi 4 Aout : Nous sommes de retour à Huaraz où nous retrouvons l’autre équipe et du repos.

Faire une acclimatation, en grimpant autant et aussi haut, était inattendu. Nous savions qu’aller ainsi au Sphinx était un peu optimiste. Nous étions tout de même un peu préparés. Je retiendrais donc cette étonnante formule d’acclimatation pour les prochaines fois car ce fut une acclimatation dantesque ou plutôt « dentesque » pour moi.

Nous repartons maintenant pour une acclimatation plus traditionnelle de quelques jours sur « EL COPA » un sommet de 6188m avec une longue arête de neige sur laquelle nous essayerons de dormir le plus haut possible. Quant à l’autre équipe ils n’ont pas résisté aux charmes du Sphinx. Ils y sont pour quelques jours.

Capitaine Didier Jourdain.

++++

Dernières news

08 aout 2016

Les dernières nouvelles sont très bonnes. Le Cne Jourdain et le Cpl Bonniot viennent de quitter le SPHINX après avoir gravi deux très belles voies (article et photos à venir en cours de semaine) pour terminer leur acclimatation sur « El COPA » 6188m. L’autre équipe vient quant à elle d’arriver au SPHINX pour terminer son acclimatation.

Cne Sancier (Base arrière Chamonix)

++++

Imagination et adaptation

04 août 2016

Sommet : ITSCOC HUANCA (4650m).
Voie : Dominguerismo vertical.
Cotations : 650m / ED- / 6c-A2.

L’adaptation est un thème qui revient souvent en expédition. S’adapter au terrain et aux conditions humaines et climatiques.
Depuis la France, nous avions imaginé, pensé et prévu une acclimatation sur le site de Hatun Machay. Un refuge à 4200m, entouré de plus de 300 voies d’escalade. Cela semblait parfait pour se préparer aux futurs projets de bigwall en altitude. C’est bien connu la perfection n’existe pas…
La première nouvelle que nous recevons de l’agence, à peine débarqués à Huaraz, est que le refuge d’Hatun Machay a été incendié et que le plupart des voies ont été démontées. Il nous faut trouver un plan B, nous réadapter.

Rapidement nous optons pour un départ anticipé dans la vallée de Rurec. Un camp de base à 4050m, situé dans une magnifique prairie, entouré par des jolis murs granitiques qui sortent à 4800 m. Voilà de quoi nous motiver et nous faire oublier la déception d’Hatun Machay.

Vendredi 29 Juillet. L’équipe est composée du Colonel Damien Cabane (Médecin), de l’Adjudant Arnaud Bayol, du Sergent-chef Cyril Duchene, du Caporal Antoine Bletton et de Monsieur Dimitry Munoz. Le mini bus est rempli des sacs de voyages, des sacs de hissage et de la nourriture pour une semaine dans la cordillère blanche. La marche d’approche est magnifique et vite avalée. En 3 heures nous sommes en train de monter le camp de base au pied de notre projet. Nous avons opté pour la ligne existante en libre/artif « Dominguerismo vertical » qui sort à 4650m sur le pilier de gauche ou en quechua « Itsoc Huanca ».

Samedi 30 juillet. Pendant que Dimitry, Cyril et Damien assurent la logistique en effectuant des portages au pied de la face, nous allons équiper les premières longueurs avec Arnaud.
Prise de contact avec le mur et le rocher local. Pour être plus précis avec le mixte végétation et rocher local ! Les fissures sont remplies de terre et de mousse.
Le leader progresse doucement en nettoyant au piolet pour pouvoir mettre un friend, se pendre dessus et continuer sa progression de ramoneur. Parfois il part en libre dans des dalles protégées par des spits.
Il nous faut toute la journée mais l’objectif est atteint. Nous fixons les 5 premières longueurs et rejoignons le reste de l’équipe au CDB.

Dimanche 31 juillet. Réveil matinal et échauffement musculaire à la Jumar. C’est au tour de Dimitry et Cyril d’équiper la paroi pendant qu’Arnaud et moi peaufinons notre musculation en hissant les sacs. Le temps file et il est 17 h lorsque nous rejoignons R10 et la fameuse vire de bivouac. Nous jetons nos dernières forces pour équiper à la frontale jusqu’à R 12. Nous partageons un repas lyophilisé et une nuit sous les étoiles avec la « cruz del sur » en ligne de mire.

Lundi 1 Aout. Les muscles sont un peu endoloris des efforts précédents, mais il ne reste que 5 longueurs pour sortir. La grimpe est toujours aussi végétale et laborieuse, mais l’ambiance est super. Il est 16h lorsque nous rejoignons R17. Nous voilà tous les 4 au sommet, avec de la terre plein les yeux, mais aussi un grand sourire. Nous rejoignons en rappel la vire de bivouac à 4500m et décidons d’y passer une nuit de plus pour optimiser l’acclimatation. Nous gagnons le bas de la paroi le lendemain matin vers 10h puis le camp de base pour un repos bien mérité.

Pour ce premier mur nous avons choisi de fonctionner comme une seule cordée de 4 grimpeurs. Un leader équipe la longueur puis fixe la corde pour le second qui a son tour fixe la corde statique pour les 2 autres seconds qui hissent les sacs. Toutes les 4 ou 5 longueurs nous tournons. Une technique qui a bien fonctionnée dans cette voie à dominante « artif » et qui nous a bien préparées pour les futurs « bigwalls».
Maintenant nous prenons quelques jours de repos à Huaraz, le temps de préparer les affaires et de s’adapter au prochain projet, du côté du Sphynx.

Caporal Antoine Bletton.

Partenaires

Météo france

Météo France répond aux attentes du GMHM en assurant le routage météo depuis l’antenne locale de Chamonix-Mt Blanc.

Météo-France a pour mission de surveiller l’atmosphère, l’océan superficiel et le manteau neigeux, d’en prévoir les évolutions et de
diffuser les informations correspondantes. Il exerce les attributions de l’Etat en matière de sécurité météorologique des personnes et des biens. Il assure de même, dans les domaines de sa compétence, la satisfaction des besoins du ministère de la défense.

Millet

Partenaire matériel et habillement et partenaire des MXP.

Le nom Millet devient célèbre dans les années 30 avec les premiers sacs à commissions munis de bretelles. Adapté quelques années plus tard au sac à dos, l’idée signe rapidement le succès de la marque française. Le développement de produits techniques pour la montagne apporte à la marque une forte image, renforcée par la signature des meilleurs montagnards de leur génération.

Julbo

Partenaire pour les lunettes et masque de haute montagne.

Julbo est avant tout une marque aux choix techniques reconnus. La marque jurassienne s’appuie sur ses concepteurs/designers pour la création de ses gammes de produits, des lunettes de soleil aux lunettes optiques en passant par les casques et masques. Julbo maîtrise l’ensemble du processus de fabrication : conception assistée par ordinateur, atelier de mécanique pour créer ses propres outillages, moules et pièces…

Tingerlaat

Partenaire pour les produits de protection solaire.

Tingerlaat a été conçu spécifiquement pour tous les passionnés de sport qui exposent leur peau à des conditions climatiques extrêmes lors de la pratique de leur activité sur neige, sur eau, sur terre, dans l’air. L’objectif est d’apporter des innovations technologiques adaptées aux besoins actuels de la peau des sportifs.

logo-crosscall.png

Partenaire pour la technologie mobile outdoor.

Des smartphones étanches, résistants et endurants, ils répondent parfaitement aux besoins des alpinistes du Groupe grâce à une autonomie incomparable. Lors des deux dernières expéditions qui ont eu lieu au nord du cercle polaire arctique, le Groupe Militaire de Haute Montagne a embarqué le smartphone TREKKER-M1 et l’a utilisé dans les conditions les plus extrêmes.