Amérique du nord : Les grandes arêtes neigeuse

Présentation

Interview du Capitaine Lionel ALBRIEUX

Lionel, peux tu nous dire ce que représente l’expédition « CANADA 2010 » ?
C’est un objectif de choix pour terminer le challenge commencé il y a 5 ans : « 7 continents, 7 alpinismes.
Puisque du 10 mai au 30 juin 2010, nous serons au Canada dans le territoire fédéral du Yukon pour réaliser la septième étape de notre tour du monde.
Nous partirons de l’aéroport de Genève pour rejoindre Whitehorse, via Toronto et Vancouver.
Ensuite nous resterons quelques jours sur place pour récupérer notre fret et acheter nos provisions pour cinq semaines.
Ensuite un camp de base autonome sera installé au pied de la face et la phase d’exploration et d’acclimatation pourra commencer.

Cette expédition a pour objectif l’ascension de Mont Logan (5 959m alt) par l’intégrale de « Hummingbird Ridge ». Une ascension encore jamais réalisée à ce jour.

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Objectif

Le Mont Logan avec ses 5959m d’altitude est le deuxième plus haut sommet d’Amérique du nord. Vaincu plus tardivement et moins fréquenté que ses voisins d’Alaska, il fut gravi pour la première fois en 1925 et il faudra attendre 25 ans avant une seconde ascension. Depuis, les cordées ne se bousculent pas pour aller affronter ce titan de 4160m de dénivelé (du camp de base au sommet) battu par les perturbations du pacifique.

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Pourquoi le Mont Logan ?

Grimper là-bas aujourd’hui, c’est partir se mesurer à l’une des montagnes les plus impressionnantes du monde. Elle nous offre une sorte de synthèse des 6 expéditions précédentes, on retrouvera l’escalade, le mixte, l’approche en ski, la glace, l’altitude et on rajoute içi la neige, notre dernier thème . En résumé c’est un objectif logique pour terminer notre challenge « 7 continents, 7 alpinismes ».

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Le challenge

Aller se mesurer à d’immenses faces mixtes et neigeuses en altitude demande en plus d’une grande expérience en alpinisme, de l’engagement et de la détermination. Dans des faces de 4000 m de haut à près de 6000 m d’altitude, il faut conjuger à la technique d’escalade, une excellente condition physique et une acclimatation parfaite pour réussir. Les cordées devrons s’engager plusieurs jours dans une ascension « non stop » tout en gérant les difficultés techniques et les conditions climatiques souvent sévères.

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L’équipe

Nous sommes sept, tous des grimpeurs, deux viennent de la direction des stages de l’EMHM, Jacques-Olivier MARIE et Sébastien MOATTI déjà bien connu du groupe. Les cinq autres sont au GMHM depuis quelques temps. Il s’agit de Marion POITEVIN, Sébastien BOHIN, Manu PELLISSIER, Sébastien RATEL et moi-même, Lionel ALBRIEUX.
Sur cette expédition pas de médecin, un partenariat avec l’Ifremont va nous permettre d’utiliser « une valise » de télémédecine.
Chacune des cordée sera autonome pour tourner des images et prendre des photos. Nous pourrons les envoyer depuis le camp de base pour vous informer et , je l’espère vous faire rêver.
Une dernière info avant de prendre l’avion, nous aurons 9 heures en moins de décalage avec vous, en d’autres termes quand il sera midi en France il sera 3h00 du mat. à notre montre ! A bon entendeur salut.

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Carnet de bord

Retour à Kluane Lake

Mardi 15 juin 2010

Une fois encore nous avons pu vérifier l’adage « après la neige, le beau temps ».
Le jour était à peine levé lorsque Bill s’est posé avec son hélicoptère au camp de base. Les charges étaient prêtes, après quelques rotations d’hélicoptères et quelques heures nous sommes tous de retour sur l’aérodrome de Kluane Lake avec le matériel.
Programme à venir: « douche chaude, pizza et nuit de sommeil sur un VRAI matelas. Enfin, quand j’aurai trié mes chaussures ! »

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Camp de base

Jeudi 17 juin 2010

Bonjour à toutes et à tous,

nous sommes le samedi 12 juin, il a un peu neigé cette nuit et depuis ce matin le plafond de nuage est très bas avec quelques nappes de brouillard. Nous sommes dans l’attente d’une fenêtre météo pour quitter le camp de base, mais elle ne semble pas être pour aujourd’hui.

Les piolets et les cordes sont maintenant dans les bidons, tous les préparatifs possibles pour partir ont été fait : c’est l’attente.

Avec la température qui a baissée et le manque d’activités, l’ambiance est plutôt à l’hibernation avec de rares apparitions des uns et des autres. Notre vie de camp de base reste rythmée par quelques rendez-vous incontournables: les repas et leurs préparations, la réception de la météo et les perspectives qu’elle nous offre, quelques parties de scrabble, le film du soir que nous regardons rassemblés dans la tente mess sur notre ordinateur, et enfin rédiger et envoyer quelques nouvelles.

Nous sommes à environ 110 km à vol d’oiseau de Kluane lake, d’où décolle l’avion qui doit venir nous récupérer, et lorsque la météo au camp de base est bonne pour la récupération, elle ne l’est pas forcement pour décoller de Kluane. Elle peut aussi être mauvaise sur les chaines de montagnes qu’il faut survoler, ce qui limite encore les possibilités. Hier, l’avion a fait une tentative et a dû faire demi-tour à quelques kilomètres de notre camp,il était si proche que nous pouvions l’entendre. Heureusement, nous sommes bien installés, la nourriture ne manque pas et le moral est bon.

Pour nous l’expédition continue, elle ne sera vraiment terminée que lorsque nous aurons tous rejoint la civilisation. Encore quelques journées de notre routine de camp de base ne sont pas à exclure, en attendant nous guettons l’arrivée des bulletins météo et nous scrutons les cieux.

A très bientôt,

toute l’équipe du GMHM

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Hummingbird suite et fin..

Mardi 15 juin 2010

Petit retour en arrière pour situer l’action.

Sur l’Hummingbird la vue est fantastique, la mer de nuage donne une impression de haute altitude

Après quelques jours de récupération au camp de base les deux équipes sonttde nouveau sur le Mont Logan. L’équipe « Lionel, Marion et jacquot » sur une arête vierge à gauche de East Ridge et l’équipe des 3 « Seb’s » et Manu sur Hummingbird. Les conditions de neige et de rocher ont eues raison de la tentative sur Dragon ridge. Après plus de 6 kilomètres sur Hummingbird c’est une douleur à la jambe qui stoppe Manu. Le matériel de la cordée est laissé sur place, les 3 Sebs décident d’accompagner Manu au camp de base et de repartir dans la foulée. c’est à ce moment que débute le récit.

« Pas démoralisés nous rejoignons nos sacs la nuit suivante, le trajet sur le glacier est relativement court au regard du temps passé la veille pour atteindre le même point. A 5 heures, nous sommes sur l’arête et repartons pour notre chevauchée vers le sommet.

La vue est fantastique et une mer de nuages nous donne l’impression de haute altitude. L’altimètre nous rappelle le contraire et les mètres défilent bien plus doucement que nous le souhaiterions. Après plusieurs « up and down », et surtout un down de trois rappels épiques, nous prenons pied sur un glacier suspendu qui va nous permettre d’avancer sur un terrain facile et ainsi gagner le col marquant la fin de notre variante (qui se voulait être l’intégrale absolue en départ assis du camp de base).

Un peu fatigué tout de même, nous prenons une grosse heure pour essayer de se revigorer, et ça marche, nous repartons plein d’entrain pour la suite. Rapidement nous déchantons face au rocher délité qui nous ralentit et qui oblige à rester concentré tout le temps…fatigue nerveuse quand tu nous tiens, et toujours ce sommet qui nous nargue et qui nous parait si proche mais jamais ne s’approche. A 19h00, après 15 heures d’effort nous gagnons notre petit paradis ; une vire assez terrassable pour poser la tente et avoir le luxe de tailler une petite plateforme pour se reposer. Il y en a bien besoin. Le soleil nous réchauffe jusque tard et nous arrivons à faire le plein d’eau sans avoir à faire fondre de neige. Quand je dis que c’est le luxe…

Le réveil est moins glamour, à 4h00, l’intérieur de la tente est couvert de givre, les sacs de couchage sont bien humides et l’espace vital ultra réduit dans cet abri prévu pour deux…rappelons que nous sommes toujours trois Séb(s). Nous refaisons nos sacs (verglacés), enfilons nos chaussures (gelées), avalons un petit déj (savoureux). Les yeux tout collés, nous repartons.

Sur l’Hummingbird la suite s’annonce raide et difficile, une grande page d’escalade libre

C’est Séb Bohin qui part devant et je lui laisse volontiers la place car même mal réveillé je vois bien que la suite s’annonce raide et difficile. Effectivement, deux minutes plus tard le premier ressaut raide nous laisse perplexe. C’est parti pour l’écriture d’une grande page de l’escalade libre avec des ingrédients aussi divers qu’un sac énorme, superstructuré d’un tapis de sol qui accroche chaque aspérité qu’il rencontre, des prises bonnes mais bien froides pour nos petits doigts déjà pas très réchauffés, et toujours une qualité de roche « parfaite ». Mais notre leader du jour s’en sort à merveille et nous sommes de nouveau sur le fil de notre balade. Les aventures de notre héros sont loin d’être terminées. Un rappel scabreux sur une cordelette « historique », à laquelle succède une cheminée caparaçonnée de glace, une vire à bicyclette et un cheminement astucieux nous amène à un passage terrifiant…de trois mètres de haut. Nous appellerons plus tard ce passage: «le château de sable ». Je m’explique: la nature a posé sur notre passage, sans aucun contournement possible, trois mètres de dévers bien marqués, dans un rocher qui fait plus penser à la dune du Pilat qu’à la falaise de Cëuse. Encore une fois, le même Séb nous régale du geste parfait (assorti de grognements bestiaux et de « mon dieu je vais mourir »). Contre toutes attentes, il surmonte ce passage improbable dans un nuage de poussière. Nous décidons d’accorder une pause à nos nerfs et c’est là que tout bascule…

Nous profitons de cette pause pour mettre le téléphone satellite en marche en espérant recevoir la météo. Quelques minutes plus tard, les SMS de Yan, notre précieux routeur, nous parviennent. Ses prévisions sont loin d’être optimistes pour les jours à venir. S’ensuit un long brainstorming où nous évaluons nos chances de succès avec cette météo. Nous avons pris conscience de la réalité des difficultés qui vont s’opposer à nous et surtout du temps que nous allons devoir prendre pour en venir à bout. Tout cela n’est pas compatible avec les vents violents, les températures glaciales et les giboulées qui s’annoncent, surtout avec notre autonomie gaz et nourriture réduite de cinq jours maintenant. Nous appelons notre quatrième de cordée qui nous suit depuis la France. Yan nous confirme ses prévisions. Notre seule alternative consisterait à « faire le Husky », c’est à dire s’enterrer 36 heures dans la neige pour laisser passer le grain, mais nous n’avons pas suffisamment de réserves pour cette option à moins d’un régime sans eau ni alimentation. La suite de l’itinéraire ne laisse pas non plus de possibilité de retraite et l’engagement de la voie prend désormais tout son sens. Nous sommes à 2800 mètres de dénivelé du sommet et avons parcouru une dizaine de kilomètres sur Hummingbird. La mort dans l’âme, nous nous résolvons à entamer une longue série de rappels qui nous dépose sur le glacier en fin d’après midi. Nous nous accordons une très longue pause ou nous avalons indistinctement barres énergétiques, fromages et soupes. Et surtout, une grande quantité de liquide. Lorsque le soleil passe à l’horizon, nous prenons la direction du camp de base en espérant un regel suffisant pour ce long trajet sur le glacier. Quelques ponts de neige nous procurent des sueurs froides, mais rappelons que notre formation militaire nous inculque de bonnes bases de « ramper », le ridicule ne tue pas et notre technique dite « de l’otarie » nous permet d’apprécier les profondeurs des crevasses sans en faire la visite. A Minuit, nous sommes accueillis par Lionel qui nous remonte le moral. Notre cordée conclut donc sa tentative avec la victoire du colibri (hummingbird). Cette dernière tentative restera dans nos mémoires comme un grand moment, avec des périodes de déception et ses nombreuses baisses de moral, des phases d’épuisement avancé et des instants d’interrogation devant des passages compliqués, mais aussi des moments de magie face à des paysages incroyables. Cette aventure apporte une grande plus value dans notre expérience alpinistique, et surtout une immense complicité dans la cordée et avec ceux qui nous suivent.

A l’heure ou j’écris ces lignes, le vent balaie violemment la montagne, le ciel est noir, l’avion n’arrive pas à passer pour venir nous chercher. Je pense que nous avons pris la bonne décision en faisant demi-tour, même si la tentation de continuer était grande après tout les efforts concédés. Le camp de base est l’endroit où nous sommes à notre place avec de telles conditions. »

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Vidéos et télémédecine

Lundi 07 juin 2010

Depuis quelques jours les sept grimpeurs sont au camp de base. Que font-ils de leurs journées ?

« Dormir, manger, lire les mails, se reposer, lire les mails, manger, dormir… »

En Dehors des tâches « classiques » d’un camp de base, une des activités les plus prenantes reste la gestion de l’information. Sans cette gestion de l’info vous ne seriez pas là à lire cette page. La transmission de données par satellite est devenue monnaie courante, certes, encore faut-il recueillir les infos, les traiter, les stocker, les rendre compatibles avec les moyens de transmissions… et bien sur recharger les batteries de ces nombreux appareils. Alors comment font-ils ? Chacun des membres de l’expédition est aussi photographe ou cameraman, chacune des cordées emporte donc un appareil photo et un caméscope. Les images, stockées dans un premier temps sur la carte mémoire de l’appareil, sont ensuite copiées sur l’ordinateur portable du camp de base. Ces images, prises en haute définition, sont « retravaillées » pour pouvoir être envoyées par e-mail, via un téléphone satellite, en un minimum de temps. Ce qui explique la faible qualité des vidéos misent sur le site actuellement. De retour à Chamonix cette banque d’images servira à monter un film sur l’expédition, à agrémenter les articles et compte-rendu rédigés post-expé, et sera disponible pour les amateurs de photos ou d’autres alpinistes intéressés par cette destination.
Les batteries de tous ces appareils sont rechargées par panneaux solaires. Cette charge se fait lorsque les grimpeurs, et le soleil, sont réunis au camp de base.
Un autre appareil occupe aussi le temps et l’esprit des grimpeurs, il s’agit de la valise de télémédecine. Sur d’autres expéditions, et pour différentes raisons, le Groupe était déjà parti sans médecin. Par contre l’emport d’une valise de télémédecine en test est une première.
Sur ce genre de matériel, capable, entre autres, d’enregistrer des électrocardiogrammes ou de faire des échographies. Seulement lire le mode d’emploi ne suffit pas, il a donc fallu faire quelques jours de formation pour en comprendre le fonctionnement. Les informations recueillies sont ensuite envoyées par e-mail au centre de réanimation de l’hôpital interarmées de Desgenettes (HIAD) à Lyon et au laboratoire de télémédecine de l’IFREMMONT à Chamonix.

Pour mieux en percevoir l’intérêt voici, tout en préservant le secret médical, quelques extraits de mails échangés entre Lionel ALBRIEUX du camp de base vers le service « télémédecine ». « Pour les échos, nous avons pris des photos de la position de la sonde pendant les clichés qui pourrons peut être vous permettre de mieux les interpréter. » ;« l’oxymétrie est à 98% pour toutes les personnes qui l’on essayé. »
Et la réponse du Dr Pascal PRECLOUX depuis Desgenettes : « le fait de multiplier les images d’une même coupe est certainement une bonne piste pour rendre interprétable les clichés » « Ne vous tracassez pas pour la tension artérielle, en cas de problème, la présence d’un pouls radial perceptible aura presque autant de valeur… » , et celle du Dr Pascal ZELLNER de l’IFREMMONT: « Pour les échographies c’est pas mal du tout avec 2H de formation, je suis assez bluffé. Pour l’ECG c’est parfait, le tracé est de bonne qualité. Bonne continuation à toute l’équipe ».
Et c’est ainsi que la science avance. C’est aussi une autre facette des missions du GMHM.

À propos d’activité au camp de base, la période de « bulle » semble terminée, un mail vient d’arrivée à la base arrière de Chamonix, il est signé Lionel :
« Bonjour!
Nous partons ce soir pour 1 semaine d’ascension sur le mont Logan. Je vous donnerai de nos nouvelles au plus tard à notre retour samedi ou dimanche.
À bientôt et bonne continuation ». Lionel

À bientôt donc sur ce site. Bonne journée à tous et à toutes.

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Une nouvelle route sur l’Augusta

Mercredi 02 juin 2010

Augusta 1er 4000.

« The Logan effect: A phenomenon whereby everything you see is actually four times longer, steeper, and more difficult than it appears » David Nettle.

Après avoir essuyé trois échecs en moins d’une semaine, (relire les news précédentes) nous (Sébastien Bohin, Sébastien Ratel, Sébastien Moatti dit « les 3 Seb » et Manu Pellissier) décidons de retourner sur l’Augusta, 4289 mètres d’altitude, forts de l’expérience acquise lors de ces trois dernières tentatives.

Quelques réajustements s’imposent, tout d’abord, partir tôt pour traverser les 15 kilomètres de glacier, ce qui diminuera le temps par deux. Ensuite, adapter l’équipement à la chaleur ambiante. En milieu de journée, nous installons notre bivouac au départ même de l’arête, sous un énorme bloc quelque peu friable…Hormis le fait qu’il faille dormir avec un casque, l’endroit est plutôt confortable, il y a même l’eau courante à volonté. Nous passons l’après midi à observer le spectacle offert par les coulées de neige dans les couloirs.

Nous partons à minuit, avec un regel très moyen mais, profitant des traces de la précédente tentative, nous nous élevons assez rapidement. Comme promis, le rocher s’avère extrêmement médiocre toutefois la pénombre nous épargne quelques visions d’horreur…

En moins de quatre heures, la pente de neige qui a stoppée la dernière tentative, est rejointe.

A partir de ce point, les conditions de neige s’améliorent et l’ascension se fait plus roulante « ça cruise » comme on dit chez nous. Une traversée de quelques mètres en face nord nous fait gagner quelques précieuses heures dans notre course face au soleil. L’astre n’étant pas vexé de sa défaite, il nous offre une aube boréale exceptionnelle. La pente terminale au sommet du triangle s’avère beaucoup plus longue que prévue, « effet Logan » oblige…

A 3400 mètres d’altitude, après 10 heures de grimpe et 1400 mètres de dénivelé avalés, nous nous accordons une vraie pause: On monte les tentes, on fait du thé et on mange…

Il nous reste 900 m pour atteindre les 4289 mètres de l’Augusta que nous nous partageons en quatre parts égales, et, trois heures plus tard, nous nous congratulons au sommet. Nous sommes 5 avec le seul nuage de toute l’Alaska qui nous a rejoint et nous gâche la vue censée être superbe sur le golfe d’Alaska et ses baies aux noms si poétiques: « Destruction Bay » et « Desolation bay ». Une trouée dans le ciel nous laissera quand même apercevoir ce coin d’océan au nom paradisiaque de »Disenchantement Bay ».

En moins d’une heure, nous sommes de retour aux tentes, au programme, dormir, boire, manger et se lever tôt pour notre deuxième round face au soleil, mais cette fois-ci, à la descente.

Bilan: victoire par KO en notre faveur, nous sommes de retour au point de départ à 7h du matin: « l’effet Logan » ne marche qu’à la montée.

PS: Pour rassurer les défenseurs des animaux, le corbeau vole toujours.

Manu Pellissier, Sébastien Moatti

NB: Nous avons effectué la cinquième ascension du mont Augusta et la première par le pilier est. Les difficultés rencontrées sont estimées à TD (très difficile) pour les 1300 premiers mètres en dans du mauvais rocher et des pentes de neige raides, AD (assez difficile) pour les 900 derniers mètres. Descente par l’arête nord.

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Au sommet Est du Mt Logan

Jeudi 20 mai

8h00, branle bas de combat, Lionel Albrieux, Marion Poitevin et Jacques-Olivier Marie chargent leur pulka (traineaux qui nous permet de tirer nos matériels plutôt que de les porter sur le dos) et leur sac à dos avec 15 jours d’autonomie en nourriture et en gaz. Après deux œufs au plat, Ils partent pour East Ridge. 40 kilomètres environ les séparent du pied de l’arête, 30 s’ils arrivent à passer par un petit col, sur lequel ils n’ont aucune information. Le début se passe bien, c’est un faux plat descendant. Ensuite, le glacier remonte légèrement et là c’est plus pareil, le rythme ralentit et les hanches se font douloureuses. Au bout de 4H30 de marche, leur premier bivouac est installé au pied de Dragon ridge. Petit repas sympas avec des vivres frais.

Vendredi 21 mai

Ils repartent avec leurs pulkas en direction de ce col inconnu espérant que « ca va passer » ils ont environ 300 m de dénivelé pour l’atteindre. En cas d’impasse, ils devront faire un détour de 15km. Jacques-Olivier raconte : « Vers 12H00 nous arrivons au col. ca n’a pas l’air de passer. Avec Marion nous n’y croyons pas, il faut que ça passe car sinon on se rajoute une journée de pulka. Nous cherchons donc une solution et nous trouvons de vieilles traces sous un second col un peu plus à gauche. Ça semble passer à cet endroit, en plus la rimaye a l’air bouchée. Nous treuillons donc nos pulkas sur deux fois 60m pour enfin prendre pied sur le glacier ». A 18H30 ils arrivent au camp de base d’East ridge.

Là, ils rencontrent une cordée d’américains qui campe et prévoit d’attaquer l’arête le lendemain matin. L’équipe du GMHM se couche vite, décidée à se lever à 4H00 du matin pour partir avant les américains lourdement chargés, mais surtout pour avoir de bonnes conditions de regel dans le couloir d’attaque.

Samedi 22 mai

Au réveil « ça caille et nous sommes un peu amorphe, il nous faut deux heures pour être prêt » nous dit Jacques-Olivier.

Les pulkas sont laissées au camp et l’équipe se met en route avec des sacs à 30 kilos (matos d’alpinisme, skis d’approche, gros duvet, tente, vêtements d’altitude et 10 jours de bouffe). La rimaye passe plutôt bien, les 200 m de couloir se remontent assez facilement, le regel de la nuit est bon. Une fois sur l’arête la progression se fait à « corde tendue ». Les nombreuses zones rocheuses facilitent la protection. Vers 10H00, la température s’élève et la neige devient lourde. A 12H00 ils trouvent un bout d’arête assez large pour accueillir leur tente et s’arrêtent pour installer le bivouac. Ayant gravi 950 mètres de dénivelé, ils sont à 3200 mètres d’altitude.

Dimanche 23 mai

4H00 réveil. « Ça caille encore! Petit déjeuner au bacon avec des patates lyophilisées et c’est reparti. »

Ce matin c’est Lionel qui fait la trace, l’arête est raide et effilée, un peu comme à la Kufner au mont Maudit pour ceux qui connaissent, mais en plus grand.

9H00, 3700 mètres d’altitude, ils trouvent un emplacement de bivouac, ils ont fait 500 m de dénivelé et s’arrêtent là, ils ne sont pas acclimatés et il ne faut pas dépasser 500 m par jour pour limiter les risques de mal aigu des montagnes (MAM).

Les émotions ne sont pas terminées : « à coté de notre tente il y a un magnifique sérac en forme d’arche. Durant la sieste, on entend un grand VROUM! L’arche vient de s’effondrer ».

Lundi 24 mai

4H00 réveil. « C’est dur de se motiver mais après un peu de lard grillé c’est reparti » plaisante Jacques-Olivier. Ce matin c’est à son tour de passer devant, l’arête devient de plus en plus neigeuse et il pose les premières broches, toutefois les pieux à neige restent le moyen le plus efficace ce se protéger. Malheureusement ils n’en ont pris que deux. Dans les parties les plus exposées ils trouvent de vieilles cordes fixes prisent dans la glace qui leurs sont bien utiles. Au bout de 300 m d’ascension, le temps change brutalement, d’abord du brouillard puis très vite de la neige. « On n’y voit plus rien, l’arête neigeuse se confond avec le ciel et il y a de plus en plus de crevasses ».

Vers 9H00 ils sont à environ 4200m et retrouvent le fil de l’arête. Sous une corniche verticale ils trouvent une grosse congère dans laquelle la tente peut-être installée. Ils sortent leurs pelles et attaquent le chantier. « Une fois la terrasse faite nous y mettons notre tente en faisant attention de ne pas se la faire arracher par le vent. Lionel nous construit des WC high-tech de façon à pouvoir être à l’abri du vent ».

La météo du soir, envoyée par Yan Giezendanner de météo France, annonce du beau temps pour les 4 prochains jours.

Mardi 25 mai

Réveil à 5H00. « Avec l’altitude, la neige se transforme moins vite et par conséquent nous pouvons partir plus tard ». Il fait grand beau et la vue est magnifique. Sous leurs crampons il y a déjà 2000 mètres de vide. Marion part devant, elle quitte vite l’arête pour arriver dans une zone de séracs assez crevassée, la neige porte bien. Au bout de 500 mètres de dénivelé ils ne trouvent pas d’emplacement assez sûr pour poser leur tente.

Ils décident alors de continuer un peu. 100m plus haut, « ça se couche », au premier endroit un peu plat le bivouac est installé à 4800 mètres juste sous le grand plateau. Le soir, l’altitude commence à se ressentir, quelques comprimés d’aspirine sont les bienvenus. Les trois grimpeurs décident de prendre une journée de repos pour s’acclimater.

Mercredi 26 mai

« Bien été », sauf Lionel qui a eu mal aux sinus. La tente est pleine de givre, la toile est raclée avec les gamelles pour l’enlever, les duvets sont trempés par la condensation. « En fin de journée nous nous sentons tous les trois en pleine forme pour faire le sommet demain, en plus Yan nous annonce que demain ce sera la plus belle journée de la semaine ».

Jeudi 27 mai

7H00 réveil. « Nous avons décidé de ne pas partir trop tôt pour profiter des heures les plus chaudes de la journée ». 9H00, le départ se fait en skis d’approche avec des sacs légers sur le dos. La zone est très crevassée et au bout de 10 minutes, par mesure de précaution, ils mettent en action le GPS pour enregistrer la trace au cas où! Ils traversent le plateau pour arriver à un col sous le sommet Est. Le temps est beau, malgré quelques cumulus qui se forment sur les sommets. L’itinéraire semble évident et ils attaquent sans plus tarder. L’équipe traverse sous le sommet Est pour rejoindre le col entre le sommet Est et le sommet du MONT LOGAN lorsque d’un coup le temps change. « Ca s’est bâché et il y a eu un petit vent à 30-40 Km/h qui nous a rafraichi les doigts et les oreilles et plus de visibilité » commente après coup Jacques-Olivier. Arrivé au col, 300 m sous le sommet, Ils téléphonent à Yan pour savoir si ça va passer. En fait ils sont dans un lenticulaire et doivent alors prendre une décision. Décider d’aller au sommet principal du LOGAN c’est prendre le risque de ne pas le trouver, l’itinéraire est tout en neige et la visibilité est quasiment nulle.

La décision est prise de gravir le sommet Est, 50m de dénivelé moins haut mais avec une arête en rocher évidente à suivre. Les 250 derniers mètres sont les plus dures, les effets de l’altitude se font ressentir. Ils sentent leur cœur battre dans leurs tempes et leurs capacités physiques sont bien réduites. Heureusement, Lionel a un gros caisson et il tire la cordée jusqu’au sommet.
15H00, 5900m, le sommet enfin, heureux malgré une visibilité nulle. « Pour moi, c’est un record d’altitude » exulte Jacques-Olivier.

Une photo immortalise la cordée au sommet puis, rapidement c’est la descente, le froid est mordant. Le premier col est rejoint, la visibilité n’est pas meilleure. Les peaux de phoque restent sur les skis et ils s’encordent pour redescendre le plateau. Il est 18H00, ils mangent un morceau et passent un coup de fil au camp de base pour raconter leur sommet. « Le GPS s’est avéré bien utile car sans lui nous n’aurions pas réussi à retrouver notre bivouac, nos traces avaient disparues. Pour les derniers mètres, je n’avais pas pris la trace et les crevasses nous ont fait tourner en rond pendant un moment dans le brouillard avant de retrouver notre tente » se souvient Jacques-Olivier. Malgré la lumière du soleil quasiment permanente à cette altitude ils n’ont pas eu de mal à s’endormir.

Vendredi 28 mai

Réveil vers 7H00. « Encore un peu fatigués de la veille, nous attaquons la descente. Sur le haut de l’arête on aperçoit une dernière fois l’océan pacifique » s’émerveille Jacques-Olivier. Avec deux pieux à neige la descente est assez lente puisqu’il faut sans cesse les faire repasser devant pour s’assurer. Ils descendent de 1200 m et plantent la tente juste au dessus de la cordée d’américains croisée au pied de l’arête quelques jours plus tôt.

Samedi 29 mai

1H30, des blocs de glace tombent sur leur tente. Bizarre car il n’y a pas de séracs au dessus d’eux. « Je sors la tête de la tente et je vois la cordée américaine qui essaie de monter dans nos traces de descente en rappel et qui n’arrive pas à franchir une petite rimaye. Avec mon anglais impeccable (surtout à 1H du mat) je les remets sur le bon chemin ». Du coup, ils n’entendront pas le réveil à 4H00 et partiront avec un peu de retard. La cordée arrive au col vers 10H00, la neige est bien ramollie. Elle décide de tirer des rappels pour descendre en sécurité. Ses 7 pitons et toute sa cordelette y passent et à 12H00 elle est de retour sur le glacier. Tout s’est bien passé. A 12H30 la cordée retrouve les pulkas et les quelques vivres qui sont dedans et décide d’avancer un peu pour gagner du temps pour le retour. Les pulkas sont tirées pendant deux heures, allégées de quelques jours de vivres, c’est plus facile qu’à l’aller. La tente est plantée à vue du col.

Dimanche 30 mai

4H00 réveil. « Pour profiter du regel et franchir le col ». Les pulkas sont hissées sur 3 longueurs de 60m et en 1H30 le col est franchi. Face à eux une descente de 300 m sur 4km et pas une crevasse à l’horizon. Ils retirent les peaux de phoque des skis et c’est la course sur le glacier. Le bonheur est de courte durée, le plat est là et c’est reparti pour 15 km de tirage de pulka. A 13H00 ils sont de retour au camp de base principal. Ils retrouvent les 3 Sébastien (Bohin, Ratel et Moatti) et Manu Pellissier, tout juste rentrés victorieux du Mont AUGUSTA avec une nouvelle voie à leur actif.

« Maintenant, nous sommes acclimatés et nous prenons cinq jours de repos avant de repartir pour de nouvelles aventures. » Conclut Jacques-Olivier Marie.

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De riches enseignements

Mercredi 26 mai 2010

Bonjour à tous et à toutes,

Pour cette nouvelle c’est du camp de base que Sébastien BOHIN nous faire vivre une tentative d’ascension sur le mont Augusta 4200m d’altitude. Pas de sommet cette fois mais une journée riche en enseignements .

Partis du camp de base le 20 mai avec 3 autres grimpeurs , ils sont de retour le 23 et Sebastien Bohin raconte:

« Avec le retour du beau, le groupe s’organise.

L’approche du Mont Augusta

Une équipe composée de Lionel Albrieux, Marion Poitevin et Jacques-Olivier Marie préparent leurs pulkas pour partir 12 jours en autonomie. Le 20 mai, ils prennent alors la direction du Mont Logan par East ridge à environ 40 kilomètres du camp de base. Ils sont actuellement sur celle-ci vers 3700m et aux dernières nouvelles ça se déroule bien.

En parallèle Manu Pellissier et les 3 Seb (Moatti, Ratel et Bohin) envisagent le Mont Augusta (4200m) plus précisément pour arête Nord-est qui attire notre regard depuis notre arrivée.

Nous n’avons aucune info et ne savons pas si elle a déjà été gravie.

Direction plein sud par rapport au camp de base.

Treize kilomètres de longs faux plats plus tard nous installons nos tentes au pied de cette belle montagne.

Première tentative sur le mont Augusta :

Les premières pentes du Mont Augusta

Réveil 4 heures du matin. Nous sommes au pied de l’arête et constatons avec dépit le mauvais regel ainsi qu’une température anormalement élevée.

Nous tentons notre chance, malheureusement après 200m de dénivèle sur un total de 2200m !!!, Manu glisse dans une neige inconsistante et se blesse avec ses crampons. (Après contact avec le soutien médical et quelques jours de repos Manu va bien et reprends le ski).

Bilan demi tour et retour au camp de base pour Manu et Seb Moatti. Avec Seb Ratel, nous décidons de « retaper un essai » le lendemain.

Deuxième tentative, une journée utile pour la suite :

Réveil 11 heures du soir. Nous espérons un meilleur regel et les traces de la veille pour avancer au plus vite. Nous constatons que le regel n’est pas excellent mais acceptable. Nous rejoignons l’endroit ou nous avons fait demi tour puis continuons sur cette arête qui se révèle ne pas être débonnaire.

Au menu arête effilée avec du rocher brise et de la neige foireuse. Nous prenons malgré tout un bon rythme avec plus souvent dans les mains la pelle que les piolets. Vers 7h30 le soleil pointe déjà et rapidement la qualité de la neige se dégrade encore. Nous arrivons au pied d’un ressaut rocheux avec comme seul accès une raide et mauvaise pente de neige. Au vue des conditions, nous sortons le thermos, analysons la situation et prenons la décision de renoncer. Continuer nous semble trop dangereux. Comment descendre sans prendre trop de risques, soit attendre la nuit suivante un éventuel regel et descendre par un couloir qui borde l’arête soit dans celle ci en rappel et désescalade. Dans l’immédiat nous nous posons et deux heures plus tard après avoir vu le couloir ou nous pensions descendre se faire ravager par les coulées de neige et les pierres nous optons pour la deuxième solution. Quelques rappels (dont le dernier sur un pieu à neige enfoncer dans un énorme bloc une invention «Made in Ratel » )et de la désescalade nous ramènent à notre tente, fatigués pas tellement physiquement mais mentalement. Pas de sommet mais une journée riche en enseignements qui sera utile pour la suite. Nous préférons rentrer plutôt que de passer une nuit de plus au pied de cette montagne qui nous a fait buter pour la première fois depuis que je fais de la montagne avec le Chasseur Ratel. Retour au camp de base vers 22 heures . Manu et Seb Moatti se sont transformés en « cuisinier » pour nous préparer un bon repas. Fait suite une grosse nuit après 23 heures d’effort non stop.

Au programme aujourd’hui (23 mai), récupération, lessive, douche, rangement des matériels et enfin réparation de notre tente déchiquetée par un énorme corbeau que nous essayons par tous les moyens de piéger.

A suivre….

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Acclimatation sur l’Augusta et le Logan

Vendredi 21 mai 2010

Bonjour à tous !
Le mauvais temps a été de courte durée et la météo nous annonce un petit créneau de beau. Nous quittons donc le camp de base aujourd’hui vers nos premiers objectifs en vue de nous acclimater. Les 3 Sebs et Manu sont partis il y a quelques minutes pour le mont Augusta à une quinzaine de kilomètres du camp de base vers le sud, avec Marion et Jacques-olivier nous partons pour gravir l’arête Est du Mont Logan. Alors que les uns devraient être rentrés dans deux jours, nous nous partons pour une quinzaine avec nos pulkas et tout le barda.
À très bientôt,
Lionel

Voici quelques infos sur leurs objectifs :
East Ridge au mont Logan (5959m), c’est l’arête la plus courte au centre de la photo. Cette arête est sans doute l’itinéraire de descente pour Hummingbird ridge qui est un des objectifs de l’expédition.


Le mont Augusta (4289m) est en face du camp de base, à 15 km sur l’autre rive du Seward glacier. C’est la montagne la plus haute sur la photo.
Voici quelques cartes pour vous situer l’endroit :

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Premiers jours au camp de base

Mardi 18 mai 2010

« Nous voilà tous installés au camp de base au pied d’Hummingbird ridge.
Hier c’est d’abord avec Bill et son hélico que les 3 Sébastien et Manu sont arrivés dans la matinée .Dans la soirée Jacques-Olivier, Lionel et Marion les ont rejoints grâce à Andy et son avion.
De notre petit village nous avons une vue imprenable sur le Mont Augusta de l’autre coté du glacier.
Aujourd’hui nous sommes tous partis faire un peu de repérage le long d’Hummingbird ridge.
Pas de surprise, ça a l’air vraiment très long…..
Nous en avons aussi profité pour regarder les différents accès et les autres montagnes.
Le Mont Teddy (3990m) situé sur l’arête sud ouest du Logan pourrait être un de nos premiers sommets d’acclimatation dans les prochains jours si le beau temps continue.

Pour l’instant la vie au camp de base se fait douce, il ne fait pas trop froid, le « cycle de l’eau » a commencé, les réchauds tournent en permanence, pour réussir à fournir à boire pour 7.
Nous avons creusé une grotte genre « frigo américain » pour stocker les légumes et la viande….et oui car cette fois ci c’est avec un maximum de nourriture fraiche que nous sommes partis.
La cuisine nous occupe donc pas mal, mais un bon steak frites c’est quand même meilleur qu’un lyophilisé…..l’inconvénient c’est qu’il faut aussi faire la vaisselle!
Bien le bonjour à tous ceux qui nous suivent et à bientôt. »

Toute l’équipe du GMHM

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Premières péripéties

Samedi 15 mai 2010

Nous sommes partis le lundi 10 mai pour affronter la neige d’une montagne canadienne, ce sont d’abord les cendres d’un volcan islandais qui nous ont déroutés par le Groenland. Ceci dit, il est vrai que dans le challenge « 7 continents, 7 alpinismes » le thême « volcan » n’avait pas encore été abordé, maintenant c’est chose faite et cela ne nous a pris qu’une journée de décalage.

Arrivés à Whitehorse les « courses » ont rempli nos journées, mais sur cette expédition nous aurons un maximum de vivres frais puisque, compte tenu de la température « frigorifique » du camp de base, la conservation ne sera pas problématique.

Le fret, parti de Chamonix quelques jours avant nous, est déjà au camp de base. Nous attendons que le vent faiblisse pour partir le rejoindre. C’est une question de jours, mais en préparant cette expé nous savions que la patience serait une des clés de la réussite.

A bientôt donc.

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